Nicolas Sarkozy s'est engagé mercredi, lors de la journée UMP défense, à maintenir l'effort de défense "au moins à son niveau actuel" de 2% du PIB et a critiqué la position "curieuse" et "pas très réaliste" de Ségolène Royal sur le second porte-avions.
Le candidat de l'UMP s'est engagé à maintenir le budget de la défense "au moins à son niveau actuel, soit de l'ordre de 2% du PIB", jugeant "irresponsable" de baisser la garde dans un monde "instable et incertain". "C'est le seuil incompressible pour disposer de forces armées bien entraînées, bien équipées, aptes à assurer la protection de notre territoire et la sécurité des Français", a-t-il jugé. Il s'est engagé à "garantir la crédibilité politique et technique" de la dissuasion.
Nicolas Sarkozy a cependant prôné un "audit systématique des principaux programmes d'armement en cours ou en projet" afin de permettre à la France de s'adapter à des menaces qui évoluent très rapidement. Il a prévenu que cette démarche conduirait à une "révision du modèle d'armée 2015".
Ce modèle défini par le livre blanc de 1994 et référence de toutes les lois de programmation militaire depuis 1997 "a perdu l'essentiel de sa pertinence tout en se révélant financièrement hors d'atteinte", a-t-il observé. Ségolène Royal s'est elle prononcée pour un nouveau livre blanc.
Pour faire des économies, le candidat UMP a souhaité un recours accru à des modes de financement innovants des équipements, comme les partenariats public-privé.
Le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, soucieux d'en finir avec la tradition du "domaine réservé", a exprimé sa volonté de "renforcer les pouvoirs du Parlement" en matière de défense. Il a ainsi souhaité que le président puisse intervenir régulièrement devant le Parlement sur ces questions.
Le candidat UMP a réitéré sa proposition de créer un conseil de sécurité nationale auprès du chef de l'Etat. Il a promis d'en faire "un lieu d'échanges", "et non pas une chambre d'enregistrement d'arbitrages préparés par un cercle restreint".
Nicolas Sarkozy a insisté sur son principal sujet de divergence avec son adversaire socialiste, la réalisation du second porte-avions. "Il est curieux de dire aux Français, choisissez, soit l'éducation, soit la sécurité", a estimé M. Sarkozy. Il a estimé "pas très réaliste" de "miser sur l'européanisation de l'emploi d'un tel équipement" car "les caractéristiques de l'aviation embarquée varient d'un pays à l'autre". "Soit on ne fait pas de porte-avions, soit on en fait deux", a résumé le candidat UMP.
Nicolas Sarkozy s'est dit favorable sur la nécessité de construire une politique européenne de défense et de conforter le lien entre l'armée désormais professionnelle et la Nation. Il a précisé à cet égard que sa proposition de service civique obligatoire "ne doit pas être interprétée comme le rétablissement du service militaire".
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