Nicolas Sarkozy a estimé que la stratégie du candidat centriste à la présidentielle, François Bayrou, conduirait "à l'immobilisme" et in fine "à la crise".
Invité sur Canal+, le ministre de l'Intérieur n'a cependant pas exclu de prendre le président de l'UDF comme Premier ministre s'il accède à l'Elysée en mai prochain.
"On verra. On ne peut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué", a-t-il déclaré en réponse à une question sur une éventuelle nomination de François Bayrou à Matignon.
Nicolas Sarkozy s'est en revanche déclaré certain du ralliement de Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale et ancien membre de l'UDF. "Mais c'est à lui de le dire, ce n'est pas à moi", a-t-il expliqué.
Interrogé sur le danger que pouvait représenter le candidat centriste pour sa candidature, le président de l'UMP a éludé.
"Si vous voulez me faire dire qu'une élection présidentielle c'est difficile (...) que les sondages ne font pas l'élection et que jusqu'à la dernière minute ce sera indécis, je dis oui", a expliqué Nicolas Sarkozy.
"Que propose François Bayrou? De mettre tout le monde dans le même faitout, comme on dit en cuisine, de mélanger et avec ça de pérenniser le système. C'est une stratégie de l'immobilisme", a-t-il estimé.
"On met la droite et la gauche dans un gouvernement et qu'est-ce qu'on fait sur les 35 heures? Rien. Qu'est-ce qu'on fait sur l'immigration? Est-ce qu'on régularise ou est-ce qu'on ne régularise pas?", a poursuivi le candidat de l'UMP.
Un gouvernement d'union nationale, l'Italie ou la IVe République en ont fait l'expérience, "c'est l'immobilisme et à la fin de l'immobilisme, c'est la crise", a-t-il insisté. "Je ne veux pas être le candidat de l'immobilisme".
Selon un sondage Ifop/Fiducial pour Le journal du dimanche, Ségolène Royal et François Bayrou sont désormais à égalité dans les intentions de vote pour le premier tour, à 23%, contre 28% pour le candidat de l'UMP.
En l'absence de Jean-Marie Le Pen, qui dit peiner à récolter ses parrainages présidentiels, le candidat centriste passe même devant la candidate socialiste.
Interrogé sur les sondages, Nicolas Sarkozy a refusé de se prononcer. "Je ne vais quand même pas moi décider de qui sera au deuxième tour", a-t-il fait valoir. "Je suis concentré. Je sais que c'est les Français qui décideront et qu'il faut (...) essayer d'être le plus convaincant jusqu'à la dernière minute du premier tour et du deuxième tour".
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