Nicolas Sarkozy a assuré que la chancelière allemande Angela Merkel et lui-même s'étaient "compris" sur la nécessité de relancer la construction européenne.
Le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle française a déclaré, à l'issue d'un entretien avec Angela Merkel à Berlin, qu'ils avaient évoqué "la façon de sortir de l'imbroglio et des difficultés dans lesquels l'Europe se trouve" depuis le rejet par la France et les Pays-Bas de la Constitution européenne, au printemps 2005.
Nicolas Sarkozy propose un "traité simplifié" qui ne reprendrait que les éléments du projet de constitution qui faisait consensus.
"Naturellement, nous comprenons parfaitement que, compte tenu des responsabilités européennes, comme allemandes, qui sont les siennes, Mme Angela Merkel ne puisse pas aller publiquement jusqu'au bout de sa pensée", a-t-il dit à des journalistes.
"Mais je crois pouvoir dire (...) qu'il y a une grande entente, une grande compréhension, et que l'idée d'un traité simplifié est une idée qui, pour le moins, intéresse fortement", a ajouté le ministre de l'Intérieur.
"Ça veut dire que l'idée est reçue comme intéressante, qu'il convient de l'approfondir, et chacun voit que depuis la première fois où j'en ai parlé l'été dernier à Bruxelles, au fond, y a-t-il eu une autre proposition qui a été présentée pour sortir de la difficulté ?"
Angela Merkel, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'Union européenne, "est très préoccupée (...) de sortir du blocage institutionnel (de l'Europe) et je crois pouvoir dire que nous nous sommes compris", a-t-il ajouté.
L'ancien Premier ministre Alain Juppé, qui fut ministre des Affaires étrangères et était du voyage, a confirmé que "les idées avancées par Nicolas Sarkozy" avaient "reçu un excellent accueil" de la part de la chancelière allemande.
Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il aurait l'occasion de préciser la politique européenne qu'il entend mener s'il est élu président de la République en mai lors d'un déplacement à Strasbourg le 21 février.
Nicolas Sarkozy avait rencontré le 30 janvier à Londres le Premier ministre britannique, Tony Blair. Il sera reçu le 27 février par le président du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero, et prévoit de se rendre en mars en Italie.
Prié de dire s'il était favorable à un "rééquilibrage" du "moteur franco-allemand" de la construction européenne, en y associant la Grande-Bretagne, il a répondu :
"La question n'est pas celle du rééquilibrage. La question (...) c'est que la France a besoin d'une Angleterre qui prenne pleinement ses responsabilités dans l'Europe."
"Il ne s'agit en rien d'une modification mais d'une volonté d'associer à l'intérieur de l'Europe l'ensemble de nos partenaires", a ajouté Nicolas Sarkozy. "Et l'économie anglaise, qui est la plus dynamique d'Europe, ça compte."
Il a estimé qu'il ne fallait pas être "trop sévère", en ce qui concerne l'état des relations entre la France et l'Allemagne.
"Il y a énormément de choses qui ont été faites. Mais à chaque époque correspondent des dossiers nouveaux et je crois que sur des dossiers extrêmement sensibles comme celui de l'énergie, la France et l'Allemagne peuvent additionner leurs compétences pour aller dans le domaine des énergies renouvelables, pour avoir des projets communs", a-t-il dit.
"Nous avons tous les projets aéronautiques, avec des décisions aussi importantes à prendre", a-t-il ajouté.
Commentaires