Alors qu'elle en avait un cheval de bataille, Ségolène Royal a finalement renoncé à faire figurer dans sa plate-forme présidentielle l'instauration d'un service civique obligatoire pour tous les jeunes, optant pour un service "volontaire", a annoncé vendredi le président des jeunes socialistes (MJS), Razzye Hammadi."Ce sera un service civique volontaire. Après débat, échange et discussion, (examen de la) faisabilité technique, il a été décidé que ce service civique serait volontaire, de six mois, faisable en plusieurs fois", a affirmé le dirigeant du MJS lors d'un point de presse.
La création d'un service civique obligatoire "pour tous les jeunes gens et toutes les jeunes filles" figure dans le projet du PS adopté par un vote des militants en juin 2006, sous le chapitre "Refonder la République".
Une proposition de loi socialiste avait même été débattue à l'Assemblée nationale dans le cadre d'une "niche" parlementaire, puis repoussée car l'UMP était hostile à un service obligatoire.
Depuis l'adoption du projet, le premier secrétaire François Hollande n'a cessé de se porter garant de son respect par le candidat du PS. A l'université d'été de La Rochelle fin août, il avait rappelé que les candidats peuvent "préciser" le projet socialiste, mais en aucun cas "le dénaturer ou le dévider, et encore moins l'oublier".
Ce revirement des socialistes "est la preuve que les débats participatifs ne sont pas là pour faire joli, ils sont là pour enrichir le projet socialiste", a estimé Razzye Hammadi.
"Nous avons toujours dit que le débat participatif nous permettait de mettre en débat le projet socialiste (...) Nous, nous ne sommes pas droits dans nos bottes, nous n'avons pas les certitudes de certains (...)", a affirmé pour sa part le porte-parole du PS, Julien Dray.
Selon le député de l'Essonne, les organisations syndicales de jeunes "ont insisté auprès de nous en disant que le caractère obligatoire pouvait peut-être amener à remettre en cause l'adhésion des jeunes au service civique, parce qu'il devenait une contrainte et que l'acte civique qu'on voulait lui donner perdait son sens".
"On ne va pas imposer de manière autoritaire les choses", a-t-il ajouté.
Razzye Hammadi a aussi fait valoir que la puissance publique n'était "pas actuellement en mesure d'accueillir 350.000 jeunes tous les six mois" et qu'elle peinait même à répondre aux demandes de service civil volontaire.
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