Nicolas Sarkozy oppose son projet de "Pacte républicain" au "pacte présidentiel" de son adversaire socialiste Ségolène Royal et promet d'être le "président de la réconciliation".
"J'ai dit dès le début de la campagne que je voulais bâtir avec tous les Français un nouveau pacte républicain fondé sur la confiance et sur le respect", a lancé le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle à plus de 3.000 responsables de ses comités de soutien locaux réunis à Paris.
"Ce pacte sera mon engagement. Si je suis, élu, il sera ma règle et mon exigence. C'est sur ce pacte que je demande à être jugé", a ajouté le ministre de l'Intérieur.
Il a rappelé quelques-unes de ses propositions mais est surtout revenu sur sa volonté d'"ouverture", alors que sa rivale socialiste, Ségolène Royal, s'efforce de réhabiliter le clivage gauche-droite. "Nul ne doit se sentir exclu de la politique de renouveau que je veux impulser", a-t-il déclaré.
Il a ainsi promis, au nom d'une "haute idée de la France", qu'il ne serait pas, s'il était élu, "le président d'une France contre une autre", d'une "faction" ou d'un "clan".
"Je veux être le président de l'union de tous les Français, je veux être le président de la réconciliation", a-t-il dit.
Il a réaffirmé que si ses valeurs étaient celles de la droite républicaine, il entendait "créer les conditions d'un immense rassemblement au service de la France".
"Les étiquettes, je m'en moque, les convictions, je les respecte : voici mon message", a-t-il lancé.
"Quand des syndicalistes me parlent de la condition ouvrière, je n'ai pas peur de les entendre parce que je sais qu'ils parlent d'une réalité de ce pays qu'il me faudra prendre en compte", a ajouté Nicolas Sarkozy, qui a également cité, en gage d'ouverture, les noms des philosophes André Glucksmann et Alain Finkielkraut et de l'écrivain Max Gallo.
Après cet appel du pied aux électeurs de gauche, il a justifié ceux qu'il a adressés ces derniers temps à l'électorat de l'extrême-droite : "Quant un électeur du Front national m'explique ses peurs, ses angoisses, les révoltes qui l'ont conduit à ce choix, je veux prendre le temps de comprendre pour qu'il ne se reproduise jamais la situation qui a vu la France des droits de l'homme porter au second tour d'une élection présidentielle Jean-Marie Le Pen" en 2002.
Des personnalités symbolisant "l'ouverture" l'avaient précédé à la tribune, dont l'ex-médecin-chef de la prison de la Santé, Véronique Vasseur, qui dénonça naguère l'état des prisons françaises, le député apparenté UDF Christian Blanc et celui d'Issy-les-Moulineaux André Santini.
"Il est important que les centristes se rallient à la candidature de Nicolas Sarkozy dès le premier tour. La France a trop souffert des divisions de la droite", a lancé l'élu UDF.
Nicolas Sarkozy s'est défendu de chercher à débaucher des personnalités politiques dans d'autres partis : "L'idée de débauchage est contraire à ma démarche et à mon état d'esprit. Il ne s'agit pas de compter les ralliements venus de l'autre camp (...) Il ne s'agit pas de faire monter je ne sais quelles enchères pour attirer quelques personnalités emblématiques."
Selon son porte-parole de campagne Xavier Bertrand, il entend bien, en revanche, se projeter, au-delà de la campagne, dans l'après-présidentiel et "réunir les talents".
"En face on a une campagne qui se referme", juge a contrario le ministre de la Santé. "Visiblement, l'enjeu principal aujourd'hui, après les trous d'air qu'a connus la campagne de Ségolène Royal, est de rassembler le Parti socialiste."
Pour Xavier Bertrand "l'esprit d'ouverture", réside également dans les thèmes abordés. Nicolas Sarkozy a ainsi évoqué dimanche le thème hautement sensible de l'euthanasie.
"Il y a des limites à la souffrance qu'on impose à un être humain", a-t-il déclaré. "Je veux simplement qu'on aborde ces questions en partant moins des principes et plus de la souffrance. On ne peut pas rester les bras ballants devant la souffrance d'un de nos compatriotes qui appelle à ce que ça se termine, tout simplement parce qu'il n'en peut plus."
Aborder ce type de sujets, "c'est aussi l'ouverture, c'est aussi ouvrir le débat politique", souligne Xavier Bertrand.
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