Nicolas Sarkozy a défendu vendredi après-midi sa conception de la discrimination positive lors d'un débat avec des jeunes issus de l'immigration, dans la maison de quartier de la cité Maillol à Perpignan.
"Si je suis élu, je veux que dans les cabinets ministériels, à la tête des administrations, il y ait des femmes et des hommes qui représentent la diversité de la France", a lancé le candidat UMP à la présidentielle aux côtés de sa porte-parole Rachida Dati, de François Fillon et de Jean-Paul Alduy, sénateur-maire de Perpignan.
"Or, sur la ligne de départ de la vie, on ne part pas tous du même point. Quand on n'a pas la couleur de peau de tout le monde, quand on a un nom qui n'a pas la même consonance, quand sur son CV on met un l'adresse de tel ou tel quartier, c'est plus difficile de trouver un emploi", a-t-il expliqué. "Si on ne voit pas ce diagnostic, on n'apporte pas de réponse. Entre la cité Maillol et le boulevard Saint-Germain, c'est plus long que la traversée de l'Atlantique à la rame. Je veux une égalité réelle, pas virtuelle. C'est ma conception de la discrimination positive à la française".
Il n'a d'ailleurs pas caché avoir "choisi Rachida Dati en qualité de porte-parole pour ses qualités intrinsèques bien sûr, mais aussi pour envoyer un message aux jeunes".
Il a cité en exemple l'initiative de Sciences Po Paris, qui réserve un quota de jeunes issus des quartiers défavorisés, ainsi que la loi sur la parité entre les hommes et les femmes. "Cette loi ne veut pas dire que les femmes sont moins intelligentes que les hommes. C'est que si on laisse faire simplement la loi du plus fort, dans quarante ans il y aura toujours aussi peu de femmes qui ont des responsabilités dans la politique. On compense les inégalités en faisant la parité pendant un certain nombre d'années pour rééquilibrer les choses".
Interrogé sur le fort taux de chômage des jeunes dans ces quartiers, le candidat UMP a déclaré vouloir mettre en place "un plan national qui offre à chaque jeune une formation qualifiante d'un an lui donnant un travail. Pour vivre debout, il faut vivre de son travail et pour avoir un travail, il faut une formation". Sur le logement, il a répondu que "le but n'était pas d'avoir une HLM. Si on a un travail, c'est pour devenir propriétaire".
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