Le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy a réitéré dimanche soir ses attaques contre la stratégie de "confusion" et d'"immobilisme", selon lui, de son adversaire de l'UDF François Bayrou.
Invité de l'émission politique de France 3 et France Info "France Europe Express", le ministre de l'Intérieur a d'autre part de nouveau défendu sa volonté de mêler les questions d'"identité nationale" et d'immigration.
François Bayrou, qui fait désormais figure de rival potentiel pour les candidats de l'UMP et du Parti socialiste, avec plus de 20% d'intentions de vote au premier tour, selon les sondages, propose de former un gouvernement d'union nationale.
"Ce n'est pas une question de gauche et de droite, c'est une question de majorité et d'opposition", a dit Nicolas Sarkozy.
"La démocratie c'est l'alternance, une majorité qui gouverne sur un projet, une opposition qui prépare une alternative et les Français qui choisissent", a-t-il ajouté. "Si vous n'avez plus de majorité et plus d'opposition, quel est le choix des Français ? Avec ça, on a l'immobilisme d'abord et la crise ensuite."
Le ministre de l'Intérieur a de nouveau estimé que la stratégie de François Bayrou risquait de conduire à une situation à l'italienne, avec un président du conseil, Romano Prodi, "qui veut démissionner tous les trois mois".
"C'est la confusion, parce que si ça échoue, qu'est-ce qu'on fait ? On laisse (la place) à M. Le Pen et à Mme Laguiller ?" a-t-il souligné en faisant allusion au président du Front national et à la candidate de Lutte ouvrière.
"Quand on mélange l'opposition et la majorité, qu'on est tous ensemble et qu'on touille, il faut récompenser tout le monde, remercier tout le monde", a-t-il ajouté. "Avec ça, c'est l'immobilisme. On a la confusion et l'immobilisme. Ce n'est pas la stratégie que j'envisage pour la France."
Nicolas Sarkozy, dont la proposition de créer un ministère de l'"Immigration et de l'Identité nationale" a été vivement critiquée jusque dans les rangs de ses partisans, a d'autre part de nouveau défendu sa position.
"Je veux qu'on puisse parler d'immigration sans être traité de raciste (...) Je veux qu'on puisse parler de la nation et de l'identité nationale sans être traité de nationaliste", a dit le candidat de l'UMP. "Il y a un côté insupportable de cette chape de plomb qui fait que, dès que quelqu'un dit quelque chose de compréhensible, immédiatement tout un tas de bonnes consciences (...) viennent donner des leçons."
L'une des critiques les plus vives à l'encontre de sa proposition de ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale a été émise par un de ses derniers soutiens en date, et un des plus symboliques, l'ex-ministre centriste Simone Veil.
Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il l'avait rencontrée juste avant de venir enregistrer l'émission et il a assuré que Simone Veil lui avait confirmé son soutien.
"Qu'elle ait sa propre sensibilité, c'est son droit (...) Mais franchement, on n'a donc pas le droit de parler d'identité nationale ?" a-t-il fait valoir. "Et si les immigrés qui nous rejoignent et qui feront les nouveaux Français (...), si on ne leur explique pas qu'il y a une identité de la France, qu'il y a des valeurs sur lesquelles on ne négociera pas (...), comment on va réussir l'intégration ? (...) L'intégration dans quoi, si ce n'est dans une identité ?"
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