Le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière annoncera son ralliement à Nicolas Sarkozy à la fin de la semaine prochaine et sa candidature pour l'UMP aux élections législatives à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), apprend-on dans son entourage.
Il devrait affronter Jérome Cahuzac, le maire socialiste d'une ville où le magistrat possède une maison de famille. L'UMP Alain Merly, député sortant de la circonscription, s'est dit prêt mercredi à abandonner son mandat à son profit.
Jean-Louis Bruguière se refuse à tout commentaire sur le sujet. Il a participé mercredi à Paris aux journées UMP de la Défense, conclues par un discours de Nicolas Sarkozy.
Ce magistrat de 63 ans travaille au sein du "pool" de juges antiterroristes de Paris depuis sa création en 1986. Il le dirige depuis une douzaine d'années avec le titre officiel de vice-président du tribunal.
Il devrait préciser lors de son annonce de ralliement à Nicolas Sarkozy les conditions de son départ de la magistrature, conséquence logique de son engagement en politique.
Jean-Louis Bruguière a travaillé dans des enquêtes sur le terrorisme corse, basque et islamiste et a instruit l'affaire de l'attentat contre un DC10 de la compagnie UTA en 1989, où il a mis en cause des officiels libyens.
Les mandats d'arrêt internationaux pour "assassinats" ou "complicité d'assassinats" qu'il a lancés en novembre dernier contre neuf proches du président rwandais Paul Kagamé, dans l'enquête sur l'attentat commis le 6 avril 1994 contre l'avion de son prédécesseur Juvénal Habyarimana, ont provoqué une crise diplomatique entre Paris et Kigali.
Les associations de défense des droits de l'homme ont souvent critiqué l'action et la position de Jean-Louis Bruguière, à qui elles reprochent ses méthodes et sa proximité supposée avec les milieux de la droite parlementaire et les services de renseignement.
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