Nicolas Sarkozy a promis samedi de former "la plus belle équipe de France" en puisant les "talents" dans d'autres viviers que dans sa famille politique, s'il est élu en mai à la présidence de la République.
Le candidat de l'UMP a profité de la présentation à la presse du site internet de son club de "supporters" pour roder le discours sur "l'ouverture politique" qu'il tiendra dimanche lors de la réunion de ses comités de soutien locaux, à Paris.
"Je veux ouvrir au maximum, je veux que chacun puisse se reconnaître dans le projet politique qui est le mien. Je pense qu'il y a des talents dans toutes les familles et que le rôle d'un chef d'équipe c'est de prendre les meilleurs, de les rassembler, de les additionner et de les mettre au service de la France. C'est ça que je veux faire", a-t-il déclaré.
"Je ne demande à personne de se renier", a ajouté le ministre de l'Intérieur, qui était interrogé sur le ralliement du député UDF André Santini à sa candidature. "Je veux constituer la plus belle équipe de France, la plus talentueuse, pour faire le travail qu'on a à faire."
Selon le sénateur UMP Roger Karoutchi, grand ordonnateur de la réunion de dimanche à la Mutualité, André Santini sera l'un des orateurs de cette manifestation à laquelle participeront d'autres élus UDF ralliés à Nicolas Sarkozy. Il devrait prendre la parole juste avant le ministre de l'Intérieur.
Nicolas Sarkozy s'était auparavant réjoui de la possibilité offerte par internet de "toucher le maximum" de Français en s'affranchissant des "barrières qui empêchent de communiquer".
"Je veux vraiment aller au-delà des clivages habituels pour rencontrer tout le monde et que chacun comprenne bien qu'il a sa place dans le projet politique qui est le nôtre", a-t-il dit.
Il a dit vouloir profiter de la nouvelle ère ouverte selon lui par cette élection, après 12 ans de présidence de Jacques Chirac, pour dépasser les "habitudes" politiques.
"Qu'il y ait des gens de gauche, du centre, de droite, qui adhèrent à un projet, qui nous apportent leur expérience, c'est fantastique parce qu'on a besoin de tout le monde, parce que la France a besoin de tous ses enfants", a-t-il insisté. "C'est une nouvelle époque qui s'ouvre pour la France et je veux que cette nouvelle époque, la France l'embrasse totalement et pleinement."
"MOI, JE SUIS UN CHALLENGER"
Au moment où Nicolas Sarkozy s'adressera à ses comités de soutien, son adversaire socialiste Ségolène Royal prononcera à Villepinte, près de Paris, un discours très attendu dans lequel elle devrait présenter les grandes lignes de son programme.
La concomitance des deux événements fait dire aux observateurs que ce 11 février pourrait être un tournant de la campagne présidentielle, ce que récuse le candidat UMP.
"Quel tournant ? La campagne c'est long, il faut que les candidats fassent preuve de ténacité, d'humilité, d'une grande force de caractère", a-t-il déclaré à son arrivée à son QG.
"C'est comme l'Alpe d'Huez", a-t-il ajouté en se référant, en amateur de cyclisme, à une étape mythique du Tour de France. "Il y en a, des tournants, avant d'arriver en haut. Si à chaque virage on se dit, 'mon Dieu, c'est peut-être le dernier', on n'arrive jamais en haut."
Interrogé sur les quelques éléments connus du programme de Ségolène Royal, dont une revalorisation de 5% des retraites, il s'est dit "très heureux" que la candidate socialiste "propose des idées" : "C'était vraiment le moment que ça vienne."
"La seule chose que je me demande, c'est comment on paye 5% d'augmentation quand on (le PS) veut remettre en cause la loi Fillon qui garantit le financement des retraites."
Nicolas Sarkozy, qui fait la course en tête dans les sondages depuis la mi-janvier, a affirmé n'avoir "rien" à dire sur la percée du président et candidat de l'UDF François Bayrou.
Il a joué les modestes, tout en admettant qu'il "vaut mieux être devant que derrière" : "C'est les Français qui choisissent, ce n'est pas les sondages (...) Moi, je suis un challenger, je pense que rien n'est acquis avant le 6 mai.
Les sondages sont "simplement un encouragement à travailler plus, à en faire plus, à être plus précis dans notre projet", a ajouté le président de l'UMP.
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