Pour François Fillon, le projet de Nicolas Sarkozy est le seul projet crédible
1. Un projet fondé sur une vision
A la différence de Ségolène Royal, dont le programme cherche à faire plaisir à toutes les clientèles, des enseignants aux syndicalistes, des jeunes aux retraités, des intermittents du spectacle aux fonctionnaires, le projet présidentiel de Nicolas Sarkozy est un projet fondé sur une analyse en profondeur de la France, d'où vient-elle, où en est-elle, où peut-elle et doit-elle aller, et sur une vision.
Pour Nicolas Sarkozy, la crise de la France est avant tout une crise morale du travail. Travail au sens large, c'est-à-dire l'effort, le mérite, l'initiative, la prise de risque. C'est cette crise qui explique nos déficits, notre dette, la stagnation du pouvoir d'achat, notre déclassement dans le rang des nations, notre chômage de masse, nos piètres performances sociales, les difficultés de l'école et de l'enseignement supérieur. Tout doit donc être fait pour réhabiliter la valeur travail dans notre pays et pour que la France collectivement travaille plus.
Les principales mesures du projet présidentiel de Nicolas Sarkozy vont toutes dans ce sens. Pour mémoire :
· exonération sociale et fiscale des heures supplémentaires pour augmenter le nombre d'heures travaillées ;
· sécurité sociale professionnelle, car si le travail doit payer, il doit aussi protéger ;
· société du plein emploi par la mobilisation du travail de tous ;
· bouclier fiscal à 50% et investissement dans le capital des PME déductible de l'ISF, pour favoriser le retour des talents et des capitaux ;
· investissement massif dans l'enseignement supérieur, la recherche, l'innovation pour une économie qui monte en gamme, des emplois plus qualifiés, et des salaires plus élevés ;
· école plus exigeante, qui n'a peur ni de l'effort, ni de l'évaluation des élèves, des enseignants et des établissements ;
· autonomie des universités pour donner aux diplômes une vraie valeur sur le marché du travail.
On ne trouve pas, dans le programme de Ségolène Royal, une orientation aussi forte et structurante, sinon celle de la réhabilitation de l'assistanat, de l'égalitarisme, du nivellement, avec de la gratuité, des allocations, des contrats aidés partout, pour tous, sans aucune contrepartie.
2. Un projet qui dit la vérité aux Français et permet la modernisation de notre pays
Si le programme de Mme Royal comporte certaines similitudes ou certains emprunts au projet de Nicolas Sarkozy, force est de constater que Mme Royal parle toujours de ce qui fait plaisir, jamais des contreparties nécessaires pour moderniser et changer notre pays.
C'est le cas notamment :
· des universités : Mme Royal comme Nicolas Sarkozy proposent d'investir plus d'argent dans l'enseignement supérieur et d'améliorer l'information des étudiants sur les débouchés réels par filières universitaires (service public d'orientation), mais Mme Royal ne retient « l'autonomie des universités » que « dans un cadre national », ce qui ne veut rien dire, et n'ose pas prévoir de moduler le financement des filières en fonction des débouchés ;
· de la recherche : Mme Royal comme Nicolas Sarkozy s'engagent à renforcer les moyens de la recherche, mais Nicolas Sarkozy est le seul à prévoir l'évaluation de la recherche publique et la substitution du financement de la recherche par projets au financement par structures ;
· de la sécurité sociale professionnelle : Mme Royal comme Nicolas Sarkozy proposent l'amélioration des indemnités chômage et un meilleur accompagnement de la recherche d'emploi, mais Mme Royal ne propose ni la fusion ANPE/ASSEDIC, ni la réforme du droit du travail (flexisécurité), ni l'obligation d'accepter un emploi après deux refus injustifiés, qui sont des conditions sine qua non de la réussite de cette nouvelle sécurité ;
· de la santé : Mme Royal comme Nicolas Sarkozy proposent une politique de prévention et l'amélioration de l'accès aux soins (par la gratuité pour Mme Royal ; par l'aide à l'acquisition de complémentaires et un meilleur remboursement du dentaire et de l'optique pour Nicolas Sarkozy), mais Nicolas Sarkozy est le seul à avoir une réelle vision de la politique de santé (sciences du vivant érigées en priorité de la recherche ; plus de dépenses de santé en raison du progrès technique et de l'allongement de la durée de la vie) et à proposer un système crédible et juste de financement de l'assurance-maladie (franchise réajustable en fonction de l'évolution des déficits) ;
· de la protection sociale : Mme Royal comme Nicolas Sarkozy proposent d'améliorer les conditions de l'hébergement d'urgence et la prise en charge des personnes en situation d'exclusion (mise en place d'un revenu de solidarité active notamment), mais Nicolas Sarkozy est le seul à conditionner le bénéfice d'un minimum social à l'exercice d'une activité d'intérêt général ; Mme Royal entend conforter la CMU et sanctionner les refus de soins, mais elle ne formule aucune remarque sur le fait que les bénéficiaires de la CMU ont une consommation de soins supérieure de 25% à celle d'un assuré moyen en ville et de 50% à l'hôpital ;
· des retraites : Mme Royal comme Nicolas Sarkozy proposent la revalorisation des petites retraites (de 5% pour Mme Royal, de 25% pour Nicolas Sarkozy), mais Nicolas Sarkozy est le seul à dire qu'il financera cette mesure en confortant la loi de 2003 et en réformant les régimes spéciaux. Nicolas Sarkozy n'a jamais menti aux Français. C'est uniquement en travaillant plus que nous pourrons sauver le régime des retraites par répartition ;
· du dialogue social : Mme Royal comme Nicolas Sarkozy veulent des syndicats plus puissants et plus représentatifs, mais Mme Royal ne propose pas le vote à bulletin secret après huit jours de grève, ni le service minimum garanti ;
· des jeunes : Mme Royal comme Nicolas Sarkozy proposent au travers de divers prêts à taux zéro et allocations, de donner plus d'autonomie aux jeunes et de les aider à accéder au premier emploi, mais Nicolas Sarkozy est le seul à assortir ces allocations d'une obligation de formation conduisant à l'emploi et d'une obligation d'accepter un emploi au bout de six mois de chômage ;
· de la justice : Mme Royal comme Nicolas Sarkozy proposent d'augmenter les moyens de la justice, mais Nicolas Sarkozy est le seul qui annonce clairement une réforme de la carte judiciaire, après concertation, et se prononce en faveur de la responsabilité des magistrats.
3. Un projet qui a une méthode
Pour chacune de ses réformes, Nicolas Sarkozy indique comment il fera. Pour les universités, il propose l'autonomie. Pour la revalorisation des retraites, il propose de travailler davantage et de réformer les régimes spéciaux. Pour la sécurité sociale professionnelle, il propose le contrat unique à durée indéterminée, le compte épargne formation individuel, la fusion de l'ANPE et de l'UNEDIC. Etc. Mme Royal ne précise jamais le comment pour aucune de ses propositions.
Le projet de Nicolas Sarkozy s'inscrit par ailleurs dans un calendrier : dès le mois de juin, choc en faveur du travail (exonération des heures supplémentaires ; suppression des droits de donation et de succession) et réforme du dialogue social (liberté de présentation aux élections professionnelles ; répartition loi / négociation ; vote à bulletin secret ; service minimum garanti). Durant l'été, négociation avec les partenaires sociaux dans ce cadre modernisé. A l'automne, réforme du marché du travail et sécurisation des parcours professionnels, réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche, fiscalité écologique, réformes dans le domaine de la sécurité et de la justice.
4. Un projet qui est financé
Un premier chiffrage rapide du programme de Ségolène Royal fait apparaître un coût minimal de 80 Mds d'euros. Pour autant, Mme Royal n'a évoqué aucune piste d'économie dans son programme, sinon la décentralisation, dont l'histoire n'a cessé de montrer depuis 25 ans que, si elle permettait sans doute de mieux gérer, elle ne permettait pas de moins dépenser.
Sur le plan du coût et du financement, trois différences fondamentales opposent le projet de Nicolas Sarkozy et celui de Mme Royal :
· le projet de Nicolas Sarkozy coûte 30 Mds d'euros et non pas plus de 80 ;
· le projet de Nicolas Sarkozy s'inscrit dans un cadrage de finances publiques qui l'engage (dette publique et déficit public ramenés respectivement à 60% et 1,5% du PIB d'ici 2012) et comporte des mesures de financement (essentiellement la révision des politiques publiques, le non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, la franchise, la lutte contre les abus et les gaspillages). Sur tous ces sujets, Mme Royal ne dit rien, ce qui permet de conclure qu'elle financera son projet par l'impôt (au moins 18 Mds et une CSG supplémentaire selon le projet du PS lui-même) et par la dette. Le projet de Nicolas Sarkozy est financé quand le programme de Mme Royal ne l'est pas ;
· le projet de Nicolas Sarkozy comporte des dépenses pour investir ou pour travailler davantage (enseignement supérieur, recherche, innovation, bouclier fiscal, ISF, exonérations des heures supplémentaires...) quand le programme de Mme Royal ne comporte que des dépenses pour assister, dont certaines au coût spectaculaire (15,5 milliards d'euros pour le SMIC à 1 500 euros en raison des allègements de charges nécessaires pour compenser cette mesure et ne pas détruire d'emplois, ainsi que de l'augmentation corrélative des salaires dans la fonction publique ; 8 milliards d'euros pour les emplois tremplin ; 1,4 milliard d'euros pour le doublement de l'allocation de rentrée scolaire...). Or, seules les dépenses pour investir enrichissent la croissance et rapportent à terme des recettes.
Parfaitement d'accord.
Même Christian Blanc, homme indépendant par excellence, le dit.
par exemple ici : http://www.energies2007.com/index.php?2007/02/12/49-discours-de-christian-blanc-lors-du-rassemblement-des-comits-de-soutien-nicolas-sarkozy
et là : http://www.energies2007.com/index.php?2007/01/24/39-mettre-en-oeuvre-les-reformes
Rédigé par : Charles ANDRE | 16 février 2007 à 16:35